Lesson 7: L’image du Christ et la formation spirituelle
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by Tim Keep
Révision de la leçon 6
Révisez les principaux points de la leçon précédente et demandez aux étudiants disposés de partager la prière personnelle qu’ils ont écrite dans le cadre de cette leçon.
(2) Saisir l’importance de la formation spirituelle à l’image de Jésus
(3) Mettre en pratique les principes étudiés dans cette leçon.
Coup d’œil sur la réalité
Je connais un jeune homme chrétien qui se débat contre des zones d’ombre dans sa vie spirituelle. Dieu avait puissamment transformé sa vie et l’avait guéri d’une grave blessure spirituelle qu’il s’était infligée, mais ce jeune homme a des progrès à faire dans sa vie chrétienne. Il a du mal à vivre par la foi; il cherche à avoir le contrôle des pensées de son cœur; il désire être un père plus attentionné à l’endroit de ses enfants ; il veut être une personne plus stable émotionnellement; il éprouve des difficultés à faire une bonne gestion de son temps ; il est insatisfait de son emploi et avide de nouvelles opportunités d’affaires.
Il m’appela un jour et me dit : « Je crois que Dieu est en train de me fermer tous les portes en cette saison particulière de mon pèlerinage afin de m’enseigner la discipline et la patience. Ma vie a été faite de projets inachevés jusqu’en cet instant. Pour que je puisse réussir ma relation avec Dieu, je dois apprendre à persévérer jusqu’à ce que je termine ce que j’ai commencé.» J’ai été ébloui par l’humilité et la perspicacité de mon ami. La relation de ce jeune homme avec le Seigneur s’améliore de plus en plus grâce aux exercices spirituels.
L’idée centrale
Les exercices spirituels sont déterminants dans la formation des vertus chrétiennes ou de l’image du Christ dans le croyant. Ces exercices se pratiquent, entre autres, au moyen de l’adversité, des disciplines spirituelles classiques (comme la lecture de la Bible, la prière, le jeûne, etc.) et des disciplines personnelles.
Certains pourraient prétendre que mon ami dont j’ai mentionné plus haut a simplement besoin d’expérimenter la plénitude et la puissance de l’Esprit dans sa vie. Ce qui est une vérité incontestable. Mais le Saint-Esprit ne peut remplir ni habiliter les croyants en dehors de l’obéissance. De même qu’une récolte abondante dépend forcément de la mise en valeur et de l’irrigation régulière du sol par le cultivateur, la récolte des vertus spirituelles est directement liée aux efforts du chrétien accomplis dans la foi.
Cette leçon nous convie à marcher d’une manière diligente, sérieuse et vigilante avec Dieu, et à rester enracinés dans la foi et habilités par l’amour.
La piété selon les perspectives de Paul et de Pierre
Deux passages clés nous aident à mieux comprendre le rôle des exercices dans la formation spirituelle.
La piété selon Paul
« Repousse les contes profanes et absurdes. Exerce-toi à la piété; car l’exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir. »[1]
Les mots clés de ce passage sont «exercice» et «piété». En quoi ces deux concepts sont-ils liés d’après vous?
Définition de la piété
► Animez une brève discussion sur le terme «piété» avec les membres du groupe. Permettez à chaque apprenant de proposer une définition.
Je ne pense pas que nous sachions réellement ce qu’est la piété à l’heure actuelle. Un coup d’œil sur le monde chrétien révèlerait que c’est une notion peu connue et mal définie. Une personne pieuse pour beaucoup de gens est quelqu’un d’une personnalité modérée qui porte toujours une grande Bible, qui parle sur un ton respectueux et passe la plupart de son temps à aller à l’église.
Mais les gens pieux sont de formes, de tailles, de cultures et de personnalités diverses. La piété est tout aussi confortable dans une vieille paire de jeans que dans un costume et une cravate. La piété ne se caractérise ni par le ton ni la hauteur d’une voix en prière. Elle n’a pas non plus un style d’adoration ou un genre musical qui lui soit propre.
La piété est la merveilleuse vie de Jésus produite en nous par le Saint-Esprit. C’est le fait de connaître, de se réjouir, d’obéir et de marcher avec Dieu selon les prescrits bibliques en toute sincérité. La piété est partout et accessible à tous, à toutes les cultures et à toutes les races. Elle peut s’acquérir à tous les étapes de la vie, parce qu’elle n’est pas une chose, mais une personne. La piété est la vie du Seigneur Jésus.
► Pourquoi est-il si difficile pour les croyants de saisir cette vérité? Pourquoi est-il parfois plus facile pour les nouveaux croyants de la comprendre que pour les gens qui ont grandi à l’église?
Le point de vue de Paul sur la piété
(1) Devenir pieux est similaire à un voyage – «A la piété».
Il ne faut pas se laisser emporter par le découragement. Il est aussi impérieux de se rappeler que Dieu est patient avec nous, car «comme un père a compassion de ses enfants, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent». Le perfectionnisme est un ennemi que beaucoup d’entre nous doivent combattre.
(2) Il faut éviter les distractions lors de la quête de piété. «Repousse les contes profanes et absurdes»[2] Ces contes étaient des mythes fantaisistes de la tradition juive qui impliquaient des spéculations creuses portant sur l’origine et la puissance des anges et sur bien d’autres choses sur lesquelles Dieu n’a rien révélé. La liste des spéculations, des superstitions et des mythes n’a fait que s’allonger depuis lors!
(3) La piété est réalisable par l’exercice, enraciné dans la foi. «Exerce-toi à la piété.» Le mot grec traduit par « exercer » est le même mot duquel provient le mot gymnase. Et dèsqu’on parle d’exercices, il nous vient à l’esprit des muscles fatigués, la pratique de l’haltérophilie et une respiration accélérée accompagnée d’une transpiration débordante! Pour Wesley, « Vous devez, à l’instar de ceux qui avaient à participer aux jeux olympiques grecs, vous exercer à la piété. Vous devez vous entrainer durement, vigoureusement et diligemment afin de pouvoir accéder à la sainteté de cœur et de vie.»[3]
Il convient toutefois de souligner que l’on ne peut pas s’exercer à l’abandon du péché volontaire. Le péché volontaire doit être «mis à mort» (Col. 3: 5)!
Je trouve intéressant que Paul n’encourage pas Timothée à prendre un raccourci vers la piété, car il n’y en a pas. Si la nouvelle naissance est instantanée et réclame uniquement la foi au Seigneur Jésus-Christ, le développement du caractère chrétien et des vertus divines nécessite des efforts.
(4) La piété acquise à l’aide de l’exercice promet une meilleure qualité de vie et dans le siècle présent et dans l’éternité.
John Wesley commente:
«L’homme qui craint, aime et sert Dieu jouit de la bénédiction divine durant toute sa vie. La religion de cet homme l’épargne de tous les excès relevant des actions et des passions humaines, qui fragilisent les fondements de la vie et ren-dent l’existence elle-même plus pénible. La paix et l’amour de Dieu dans le cœur de cet homme y engendrent une sérénité et un calme qui assurent à la lampe de la vie une brillance plus claire, plus forte et plus durable. En somme, la piété nous donne et nous garantit les bénédictions des deux mondes.»[4]
La piété selon Pierre
Selon 2 Pierre 1: 5-8, Pierre adressait son épître aux croyants qui ont reçu «en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ» (1: 1), «tout ce qui contribue à la vie et à la piété» (1: 3), et «les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants à la nature divine»(1: 4). « À cause de cela même », ces croyants doivent «joindre à leur foi» ce qui suit:
« À cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. »[5]
Remarque: les commentateurs bibliques conviennent que l’expression «participants de la nature divine» signifie renouvellement ou restauration à l’image de Dieu! Adam Clarke commente: «La finalité de toutes les promesses de Dieu [...] était de conduire l’humanité déchue vers la restauration de l’image de Dieu qu’elle avait perdue. »[6] Tel est le plan de Dieu pour tous ceux qui se confient en Jésus-Christ et croient aux promesses de l’évangile. La nature de Dieu est le fleuve d’où jaillissent toutes les grâces qui rendent possible une vie de plus en plus pieuse.
(1) Le point de vue de Pierre sur la piétéIl est de la responsabilité du croyant de chercher à devenir un participant de la nature divine par la grâce de Dieu.
Pierre indique que l’édification du caractère chrétien sur le fondement de la foi qui sauve nécessite de grands efforts. Un commentateur eut à dire : «Le feu et l’huile que les croyants s’approprient par grâce sont tous sans exception donnés par Dieu. Il revient aux croyants de les utiliser pour « garnir leurs lampes.»[7]
(2) Tout croyant doit s’engager pleinement et sérieusement pour nourrir et cultiver la nature divine qui a été plantée en lui.
La version originale révèle que Pierre est très catégorique à ce sujet. Quelles sont donc les caractéristiques de la piété que Pierre nous exhorte de joindre à la foi?
(3) Pierre nous donne une liste de vertus à cultiver si nous ne voulons pas être «oisifs ni stériles dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ ».[8]
faut cultiver la vertu – laquelle est l’excellence morale, surtout en période de difficultés et de persécution.
Il faut cultiver la science- C’est le discernement de la volonté de Dieu.
Il faut cultiver la tempérance – C’est l’utilisation appropriée de tous les délices terrestres, en faisant preuve de retenue et en exerçant un contrôle permanent sur ses appétits ou ses passions naturels.
Il faut cultiver la patience- C’est la persévérance infaillible au milieu de la souffrance et des difficultés.
Il faut cultiver la piété - Une personne pieuse est une personne dévouée à Dieu, y compris au peuple et au plan de Dieu.
Il faut cultiver l’amour fraternelle - À la piété, il faut joindre la générosité, la politesse et la jovialité. La piété n’est pas morne, moralisatrice, stoïque ou amère!
Il faut cultiver la charité- c’est la pratique de l’altruisme, non seulement envers la famille de Dieu, mais aussi envers tous les hommes.
Les vertus du Christ se forment en nous par l’exercice
J’aime beaucoup marcher. C’est mon activité préférée pour faire de l’exercice. La marche m’aide à rester en bonne santé et a avoir l’esprit détendu. Puisque je prie souvent pendant que je marche, la marche me rapproche du Seigneur. Qu’il fasse chaud ou froid je me promène à pied volontiers. J’ai même fait quelques promenades pendant qu’il pleuvait ou neigeait.
La circonférence de la terre est environ 40 000 kilomètres (24 000 miles). J’ai personnellement l’objectif d’en faire le tour, en terme de distance, en marchant. En d’autres termes, avant de mourir, j’espère avoir l’opportunité de marcher au moins 40 000 kilomètres dans le cadre de mes exercices physiques. J’ai commencé cette activité il y a huit ans, mais si je reste en bonne santé, et si le Seigneur me donne la force nécessaire, il me faudra vingt-deux ans de plus. Après huit ans de marche de 6,4 kilomètres par jour (quatre miles), 25 kilomètres par semaine (seize miles) en moyenne et 1287 kilomètres par an (832 miles), j’ai déjà parcouru environ 10 300 kilomètres (6 400 miles). J’ai encore 30 000 kilomètres à parcourir, mais je n’y pense presque jamais. Je préfère plutôt de tirer le maximum de plaisir de mes promenades quotidiennes.
Un objectif d’une telle ampleur ne peut se réaliser que progressivement. Pour cela, il faut que je m’engage tous les jours à faire quelques kilomètres à pied. Si j’y persévère, je finirai par accomplir ce qui m’était impossible.
La vie de la formation spirituelle ressemble beaucoup à cela. Ce cours nous apprend que la conformité à l’image de Christ est un objectif à atteindre, passant par non seulement le renouvellement de notre intelligence, mais aussi à travers ce que l’apôtre Paul appelle «l’exercice».
Toute personne faisant preuve d’une grande piété que je connais a dû déployer de grands efforts pour y parvenir. Le salut s’obtient par la grâce et par le moyen de la foi, mais la sanctification - le développement des vertus chrétiennes et le caractère chrétien- résulte souvent d’une abnégation douloureuse et d’un effort intentionnel. Paul appelle cela «courir vers le but»,[1] tout en rappelant que la grâce est à l’œuvre dans nos efforts.[2]
L’exercice implique la pratique.
Becky (ma femme) et moi aimons méditer sur la nécessité de cultiver la douceur dans nos interactions entre nous et avec nos enfants. Un jour, nous sommes tombés sur cet enseignement dans le livre de dévotion de Lettie Cowman intitulé, Streams in the Desert :
« Les grâces de l’Esprit (comme la patience) ne viennent pas se reposer sur nous par hasard. Si ces grâces ne sont pas l’objet d’une recherche consciente et volontaire et n’occupent pas la première place dans nos pensées, elles ne se rattacheront jamais à notre nature ni se manifesteront dans notre vie. Chaque avancée effectuée dans la grâce découle nécessairement d’un choix antérieur d’appropriation d’une grâce et de la résolution de prier afin de la recevoir. »[3]
Pratiquer la vertu? Il est rare de trouver une personne qui y réfléchisse à fond, mais cette une importante vérité à comprendre.
Il faut se rappeler que le but de la vie chrétienne ne consiste pas à accumuler de bonnes actions. Les croyants peuvent poser des nobles actions pour de mauvaises raisons, telles que la culpabilité, la peur et l’orgueil. L’objectif et la priorité de Dieu est de nous former de l’intérieur jusqu’à ce que nous soyons des êtres qui « lui obéissent constamment et aisément»,[4] que notre caractère soit transformé, et que le fruit de l’Esprit soit pour nous une habitude.
Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus invite les gens «fatigués et chargés» à s’unir à lui dans une vie d’obéissance caractérisée par la tranquillité et la douceur.
«Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug (pièce d’attelage très lourde) sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.»[5]
Pour Jésus, son joug est «doux» lorsque la disposition intérieure de l’âme a été transformée et que le cœur, ne se révoltant plus contre la volonté de Dieu, devient «doux et humble» - termes qui désignent dans ce contexte l’acceptation. C’est ce travail que Dieu désire opérer en nous.
L’exercice développe le caractère.
Il est impérieux de comprendre le rôle de la vertu et du caractère dans la vie chrétienne. L’échec spirituel est souvent directement lié, non à un manque de sincérité, de volonté ou de dévotion, mais à une mauvaise compréhension du rôle de la vertu et du caractère chrétiens dans notre marche avec le Seigneur. .
Alors que je rédigeais cette leçon, ma femme et moi avons organisé une étude biblique pour des couples chez nous. Pendant notre communion, une jeune mère a exprimé avec frustration son incapacité à vivre une vie chrétienne cohérente: « Cela peut vous paraitre absurde, mais il me vient parfois à l’idée qu’il se peut que je ne sois pas l’une des élus de Dieu et que je ne parviendrai jamais à la maturité, peu importe les efforts fournis! »
En fait, même si certains chrétiens ne feraient pas une telle déclaration, beaucoup de croyants sincères se demandent si les standards divins sont réservés uniquement à des chrétiens «spéciaux» ou des «super saints»! Mais Dieu ne fait pas acception de personnes. Tout croyant peut être formé à l’image du Christ. Notre problème est souvent dû à un manque de caractère et de compréhension du rôle du caractère dans notre marche avec le Seigneur.
De même que les armatures d’acier renforcent une structure en béton et que les muscles assurent la stabilité du corps, le caractère renforce les vertus de la vie chrétienne. Le caractère fortifie l’âme. Le caractère permet à l’amour, la joie, la paix, la patience et tous les fruits de l’Esprit d’être plus solidement ancrés dans notre âme. Il permet au croyant de demeurer en Christ et de vivre en communion et dans l’obéissance parfaite à Jésus. Sans cette armature spirituelle, peu importe le degré de sériosité et la noblesse de l’intention du croyant, il sera renversé par les pressions de la vie, les vents de l’adversité et les vagues de tentation.
La nature divine, à travers le Saint-Esprit, est la source de l’amour. Mais l’acte d’aimer tout le monde (faisant preuve de respect et de miséricorde) lorsqu’ils agissent envers nous de manière peu aimable nécessite une formation.
La semence divine de douceur est plantée dans nos cœurs par la foi. Toutefois, il faut s’exercer à la douceur pour pouvoir répondre doucement aux critiques virulentes et aux individus querelleurs.
Le Saint-Esprit est la source de la paix. Mais apprendre à garder son cœur dans la paix au milieu des circonstances difficiles et stressantes nécessite une formation.
La tempérance est aussi le fruit du Saint-Esprit. Mais sans la pratique de l’auto-discipline, on ne pourra pas maitriser ses émotions et ses appétits, surtout ceux qui n’ont pas l’habitude de se dire «non!».
La patience. Cette vertu est également plantée dans notre âme par Dieu. C’est une qualité de la nature divine. Mais la capacité d’attendre, d’ajourner l’agréable et de rester concentré ne se développera pas dans notre caractère sans un effort intentionnel.
La fidélité est une caractéristique de la nature divine. Mais pour pouvoir être toujours à l’heure, travailler dur, et respecter ses engagements, il faut mener une vie de pratique et d’exercice, en particulier ceux qui sont enclins à la paresse.
L’humilité est le fruit du Saint-Esprit. Cependant, seule la discipline permet d’acquérir la capacité de regarder les autres comme supérieurs à soi-même, d’accepter le siège le moins en vue et de jouer le rôle d’un serviteur.
La pureté du cœur vient aussi du Saint-Esprit par la foi, mais l’habitude de garder son cœur dans la pureté s’acquiert par un exercice spirituel diligent!
La semence divine de la maîtrise desoi vient de Dieu, mais la maitrise de sa langue et de ses paroles passe inévitablement par la pratique.
La joie est le fruit de l’Esprit, mais pour apprendre à louer le Seigneur en toute circonstance, il faut fortifier sa volonté par la pratique.[6]
Par la rédemption, Dieu pourvoie tous les matériaux nécessaires à la construction d’un caractère à son image. Mais il incombe au chrétien de travailler au jour le jour à la construction de ce caractère, pierre par pierre et pièce par pièce. Quel est donc le rôle de la grâce? La grâce est ce que les croyants expérimentent lorsqu’ils sont occupés à s’entraîner.
L’exercice implique l’adversité et le châtiment.
L’adversité nous forme. Paul déclare: « Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance.»[7]Nous devons considérer les difficultés que Dieu permet de nous affliger comme sa manière de nous enseigner ses standards.
Le châtiment de Dieu nous forme également. Nous sommes exhortés dans l’épître aux Hébreux de la sorte : « Ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend; Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.»[8] Nous y apprenons également que ce châtiment est pour notre bien, «afin que nous participions à sa sainteté».[9]
L’exercice s’accompagne des disciplines spirituelles.
Ces disciplines spirituelles nous forment. Elles constituent un moyen de grâce. L’exercice de ces disciplines permet au Saint-Esprit de nous libérer de la tyrannie de soi, de l’appétit, du matérialisme et de l’orgueil, de guérir nos âmes et de nous former à l’image de Jésus.
Dans ce cours, nous aborderons uniquement quelques unes des disciplines spirituelles classiques que nous classerons comme suit:
Les disciplines de la dévotion
La solitude – le fait de passer du temps seul avec Dieu.
La méditation – le fait de s’immerger dans la Parole de Dieu avec la résolution de connaître et de plaire à Dieu.
Le jeûne – le fait de se priver de nourriture en vue de se nourrir de Dieu.
La simplicité – qui consiste à réduire son train de vie afin de se concentrer sur les choses les plus importantes.
Le sacrifice – faire le don de son temps et de ses ressources au-delà de ce qui semble humainement raisonnable afin de cultiver une plus grande dépendance envers Dieu.
Les disciplines d’activité
La prière – le fait de converser avec Dieu.
L’adoration- le fait de louer et d’adorer en esprit et en vérité uniquement Dieu.
La communion fraternelle- l’action de se réunir avec d’autres chrétiens pour donner et recevoir des soins et des services.
La confession – le fait de se confier en toute honnêteté et transparence de façon régulière à Dieu et à un ami chrétien de confiance.
La soumission – le fait de s’humilier devant Dieu et les autres en appliquant la redevabilité dans les relations fraternelles. Les relations fraternelles nous forment aussi. Les outils que Dieu utilise le plus souvent pour nous façonner à l’image du Christ sont les gens. Ces outils peuvent faire mal parfois. Mais Dieu utilise également les dons spirituels des autres croyants pour «le perfectionnement» ou la formation «des saints»[10] jusqu’à ce que nous parvenions à la stature parfaite de Jésus-Christ.[11]
L’exercice exige de la discipline personnelle.
Le renoncement à soi-même ou l’automortification constitue un élément de formation pour le croyant. C’est le fait de s’engager délibérément à dire «non» à ses désirs naturels lorsqu’ils commencent à dépasser les bornes, et, surtout, à affaiblir la vie spirituelle. À ce propos, Paul eut à dire:
Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences... Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres.[12]
Il y a au moins six disciplines personnelles dont nous discuterons dans ce cours:
discipline de la langue,
discipline de la pensée,
discipline de l’appétit,
discipline du tempérament,
discipline de la gestion du temps et
la discipline des convictions personnelles.
L’exercice spirituel, l’adversité, les disciplines spirituelles et les disciplines personnelles sont les principaux exercices d’entraînement qui permettent à la grâce de Dieu de se répandre dans nos vies, qui nous aident à avoir un œil ouvert sur les désirs naturels et à cultiver de bonnes habitudes, qui permettent au Saint-Esprit de régner sur nous selon son bon vouloir et qui nous rendent semblables à Jésus-Christ.
Pourquoi la conformité à Christ et à ses desseins ne se réalise-t-elle pas dans de plus en plus de chrétiens? Pourquoi y a-t-il tant de croyants qui luttent silencieusement? Pourquoi certains d’entre nous sont-ils déçus de la vie chrétienne? C’est parce que trop peu de chrétiens ont accepté de devenir membre du gymnase spirituel de Dieu!
[13]L’ascension de L’Everest n’est pas une mince affaire. La plus haute montagne du monde s’élève à près de 10 000 mètres (30 000 pieds) de haut. La quantité d’oxygène disponible au sommet de cette montagne est de 25% par rapport à la normale. Trois cents alpinistes ont déjà perdu la vie en tentant de l’escalader. Il coûte environ 75 000 $ et il faut 40 jours pour en faire l’ascension! La vie chrétienne de même est un trajet difficile qui exige beaucoup d’engagement.
La croissance par l’exercice est la voie normale de Dieu de nous former.
Même si nous savons que le Saint-Esprit peut transformer nos cœurs instantanément durant notre pèlerinage spirituel, nous savons également qu’il nous amène à la pleine maturité à travers des processus. Les miracles de la nouvelle naissance et du baptême de l’Esprit se révèlent extraordinaires de par la manière qu’ils résolvent les problèmes du cœur de l’homme, mais ils ne résolvent pas automatiquement tous les problèmes de son caractère.
L’enseignement selon lequel la formation spirituelle est un processus ne diminue en rien les réveils extraordinaires pouvant se produire dans la vie de l’Église. Des disciples dévoués de Jésus ont vécu des «moments divins» de consécration et de soumission parallèlement à l’expérience de la nouvelle naissance et de la purification du Saint-Esprit. Cependant, de même que les miracles n’anéantissent pas les lois naturelles, ces moments ou saisons extraordinaires du voyage chrétien, au cours desquels survient une accélération de la croissance spirituelle, ne rendent pas caduques les processus naturels de maturité spirituelle instaurés par Dieu.
La croissance spirituelle s’apparente à la croissance physique.
Les nourrissons ne deviennent pas des adultes du jour au lendemain, mais suivant un processus de maturité ordonné par Dieu. La même chose est vraie dans le cas de la croissance spirituelle.
Puisque les problèmes de l’homme sont bien plus complexes que l’on en pourrait imaginer, la formation spirituelle doit être un processus visant la croissance spirituelle.
Nous sommes le produit de notre culture, de notre famille, de nos expériences et de nos échecs plus que nous ne l’imaginions. Le miracle de la conversion n’efface pas toutes les vieilles habitudes. Il y a des chrétiennes qui vocifèrent lorsqu’elles s’adressent à leurs enfants, des maris chrétiens qui agissent parfois sous l’impulsion de la colère, des mères de familles qui dépensent mal l’argent du foyer et des époux qui n’arrivent pas à vaincre la convoitise des yeux et les fantasmes impurs de leur imagination. Des chrétiens se livrent souvent à des excès : ils «parlent trop», ils «dorment trop», etc. Je bénis le Seigneur du fait qu’il pardonne nos transgressions, fait de nous de nouvelles créatures, nous accorde le Saint-Esprit, opère des miracles et chasse nos démons, mais nous aurons toujours besoin de nous exercer à la piété dans un domaine de notre vie.
Puisque certaines habitudes sont difficiles à briser la formation spirituelle doit être un processus visant la croissance spirituelle.
Si vous n’aimiez pas lire avant votre conversion, vous êtes probablement un chrétien qui n’aime pas lire jusqu’à présent. Vous devez vous appliquer à la lecture si vous voulez en prendre gout. Si vous être une personne pessimiste et prête à porter de jugement, vous devrez vous entraîner à cultiver la reconnaissance et l’acceptation. Si vous étiez une personne très émotive avant votre conversion, vous êtes sans doute un chrétien émotif à présent ; il est temps de prendre la décision de travailler sur vos émotions. Si vous aviez grandi avec un père violent ou si sous aviez une conception assez négative de la femme, vous pouvez jusqu’à présent avoir du mal à aimer et à respecter une femme correctement. Si votre mère avait l’habitude de traiter froidement votre père lorsqu’elle était contrariée, il se peut que vous agissiez de même envers votre conjoint. N’hésitez donc pas à vous mettre au travail dans le gymnase de Dieu ! Si vous aviez une mentalité d’aristocrate ou des préjugés, vous êtes sans doute un chrétien obsédé par un sentiment de supériorité. Efforcez-vous de voir les autres de la manière que Dieu les voit. Si vous n’aviez jamais reçu de l’affection, vous aurez de grands efforts à faire pour aimer votre frère dans la foi.
Les mauvaises habitudes incluant certaines façons de penser, de s’exprimer, de résoudre les problèmes de la vie, ont souvent laissé de profondes ornières dans le caractère qui sont impossibles à niveler sans l’apport du Saint-Esprit et l’entrainement personnel! En dehors de la formation continue, il est impossible de devenir semblable à Christ. Les disciples illustrent parfaitement cette vérité :
« Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre: Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. (Matthieu 26:40-41). »
Quelle occasion ratée par les disciples ! Ils avaient l’opportunité de participer à l’affliction de Jésus et de l’assister dans la prière durant ses dernières heures. Quelle occasion pour suivre les traces et se conformer au mode de vie du Maitre! Mais la chair non domptée prédominait sur eux. C’est pourquoi, ils ont abandonné Jésus dans le feu de la bataille.
Mais quelqu’un pourrait objecter: « Après la Pentecôte, les disciples ne se sont jamais endormis pendant la prière, ils restaient toujours éveillés et vigilants! Cette affirmation me parait fort plausible! Il est indéniable que le Saint-Esprit vint habiter les disciples à la Pentecôte, mais cela n’élimine pas la nécessité de l’autodiscipline. Pierre, le personnage principal de la Pentecôte, a lui même écrit aux disciples sur la nécessité de l’exercice à la piété. Il faut se rappeler également que Pierre est l’apôtre qui a attesté que nous avons reçu tout ce dont nous avons besoin pour mener une vie chrétienne fidèle, mais que nous avons le devoir de construire la maison avec les pierres de l’effort.[1]
Les athlètes professionnels deviennent habiles grâce à l’entraînement. Ils n’attendent pas le jour d’un match ou d’une compétition pour s’entrainer. Les soldats n’attendent pas non plus de se retrouver sur un champ de bataille sanglant pour manipuler leurs armes. Les charpentiers maitrisent de plus en plus leurs outils de travail en les utilisant régulièrement.
De même que les athlètes, les soldats et les charpentiers acquièrent des compétences grâce à la pratique, les chrétiens acquièrent les vertus chrétiennes - patience, douceur, maîtrise de soi – en les pratiquant régulièrement et constamment.
[1]Semez une pensée, vous récolterez une action, Semez une action, vous récolterez une habitude, Semez une habitude, vous récolterez une destinée.
Un exemple de discipline spirituelle
Daniel savait qu’il serait dangereux de se laisser séduire par les attraits de Babylone et de jeter aux oubliettes son Dieu et sa patrie bien-aimée. Alors qu’il était emmené en captivité, il devait se demander comment il empêcherait son cœur et son esprit de se conformer à Babylone. Mais durant son exil, il a pu trouver un moyen de pratiquer la dévotion et de rester attacher à sa patrie:
« Lorsque Daniel sut que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem; et trois fois le jour il se mettait à genoux, il priait, et il louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. »[1]
Dès le début de sa captivité, Daniel s’est imposé un ensemble d’activités ou disciplines devant l’empêcher d’être attiré par Babylone et de préserver son affection pour sa terre natale et son amour pour Jéhovah.
Grâce à sa vie de discipline, Daniel a reçu de nombreuses visions prophétiques, a été très influent tant sur le plan spirituel que politique, a eu une vie de prière efficace et une grande influence auprès des Juifs exilés. Comme Daniel, les chrétiens qui réussissent sont ceux qui s’exercent à la piété.
Aimeriez-vous être un chrétien plus fort? Les jeunes personnes méconnaissent souvent la vraie force. La force n’est pas l’absence de tentation. Elle n’est pas l’indifférence à la douleur, à la beauté, à l’injustice et au plaisir sensuel. Les chrétiens forts ne sont pas à l’abri de l’orgueil ni insensibles aux paroles amères et blessantes. Ils ne sont pas non plus aveugles aux attraits des fruits interdits ni sourds aux invitations de la chair. Le meilleur mot pour décrire les gens qui ne ressentent rien, ne voient rien, n’entendent rien, ou ne goûtent rien, n’est pas fort, mais ... mort!
La vraie force se trouve dans:
La grâce de traiter de manière décisive le péché et tout ce qui entrave le progrès spirituel
La grâce d’entrer dans le gymnase de Dieu chaque jour pour s’exercer à la piété
L’humble courage de placer des avant-gardistes dans les zones où l’on est le plus vulnérable à la tentation
Un engagement dans le processus de discipline spirituelle et de renforcement de sa force
La vigilance spirituelle mise en pratique par la prière quotidienne et l’appropriation de toute l’armure de Dieu
La plénitude du Saint-Esprit!
Notre fils Jesse, qui est aveugle, possède un magnifique chien guide pour non voyant qui s’appelle « Nala ». J’ai beaucoup appris de ce chien les avantages de la discipline et de la formation. Pour que Nala puisse être utile à son maître, lui protégeant et le guidant, ce chien a dû subir huit mois de formation rigoureuse. Et pour que Nala soit en mesure de fournir continuellement un travail efficace, il faut qu’elle mène une vie disciplinée. Il faut soigneusement réglementer l’horaire de son repas, de son sommeil et de son temps libre. De plus, ce chien a été dressé pour qu’elle n’aboie ni ne coure après les chats! Lorsque Nala n’est pas en train de guider Jesse, elle est tranquillement assise à côté de lui attendant son ordre. En retour, on lui donne beaucoup d’affection, la nourrit correctement et veille à ce qu’elle ait du temps pour se divertir tous les jours. Nala mène une vie agréable et riche en activités grâce à la discipline.
Devoirs pour la prochaine réunion
(1) Passez au moins trente minutes cette semaine à réviser cette leçon, y compris les références bibliques, et à chercher dans la prière l’aide du Saint-Esprit en vue d’une meilleure compréhension.
(2) Notez dans votre journal tous les changements que vous devez faire dans votre vie, au fur et à mesure que le Seigneur vous les révèle.
(3) Méditez au moins un psaume au moment de votre dévotion personnelle quotidienne et notez dans votre journal ce que le psalmiste dit à propos de la nature et du caractère de Dieu.
(4) Écrivez dans votre journal intime une prière personnelle ayant rapport à la transformation et la croissance spirituelles basée sur cette leçon.
(5) Utilisez le Guide de prière du Dr Brown dans votre dévotion personnelle.
Test de la leçon 7
(1) Qu’est-ce que la piété?
(2) Qu’est-ce que Paul entend par «exerce-toi à la piété »?
(3) Quelles sont les sept vertus que Pierre nous recommande de joindre à la foi?
(4) Quelles sont trois choses que l’exercice spirituel implique?
(5) Précisez quelques disciplines spirituelles devant être pratiquées par le chrétien voulant développer le caractère du Christ.
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