Moïse faisait paitre un troupeau de brebis dans le désert lorsqu’il aperçut un buisson tout embrasé qui ne se consumait pas. Il se détourna pour mieux voir ce phénomène étrange, quand Dieu appela: «Moïse, Moïse!» Il répondit: «Me voici.» Dieu lui dit: «N'approche pas d'ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte» (Exode 3:5).
Dans le monde antique, la pratique de marcher pieds nus symbolisait l’humilité et le respect. Personne ne pouvait porter de sandales en présence de Pharaon. Or, Moïse était en présence d’un plus grand souverain que Pharaon. Il était en présence du Dieu Tout-Puissant. Moïse se trouvait sur une terre sainte.
[1]Quelle était la particularité de cet endroit? Qu’est-ce qui l’avait rendu saint? Y avait-il une clôture surmontée d’un enseigne avertissant «Terre sainte»? Non. Quelqu’un a t-il organisé une cérémonie religieuse pour consacrer le sol? Certainement pas.
Cette terre était sainte uniquement parce qu’elle appartenait à Dieu, qu’elle était mise à part et déclarée sainte par Dieu. Bref, Dieu l’avait «sanctifiée». Ce fait illustre une leçon importante sur la sainteté. Cette terre était sainte parce que Dieu l’avait mise à part. Est saint, ce qui a été mis à part et séparé par Dieu.
Quelques temps après, Dieu a rencontré Moïse sur le mont Sinaï. Pour la deuxième fois, on voit qu’un territoire est mis à part et déclaré saint par Dieu. Moïse a dit au peuple de rester à l’écart de la montagne. Il leur était interdit de la gravir ou d’en toucher le bord parce qu’elle était sainte. La présence de Dieu se manifestait sur la montagne avec une telle puissance que Moïse a averti les israélites que « quiconque touchera la montagne sera puni de mort» (Exode 19:12). Puisque la montagne appartenait à Dieu, Moïse se tenait donc sur une terre sainte.
Tu nous as faits pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi.
Accorde-nous la pureté du cœur et la force de persévérer, afin qu’aucune passion égoïste ne nous voile ta volonté, et qu’aucune faiblesse ne nous empêche à l’accomplir.
-Saint Augustin
La sainteté est le fait d’être séparé
La sainteté est un attribut de Dieu. Dans les Écritures, le mot «saint» fait référence à Dieu ou à quelque chose appartenant à Dieu. Dans l’histoire de Moïse et du buisson ardent, la terre était sainte parce qu’elle appartenait à Dieu. Être saint signifie être mis à part pour Dieu. Le Pentateuque contient de nombreux exemples montrant que le «saint» se distingue du commun ou de l’ordinaire.
Le jour saint
La première occurrence du mot «saint» dans la Bible ne se rapporte pas à la description d’une personne, mais d’un jour. À la fin des six jours de la création, Dieu a consacré le septième jour et il l’a mis à part.
Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu'il avait créée en la faisant (Genèse 2:3).
Le septième jour était saint car il était réservé à Dieu; ce n’était plus un jour ordinaire. Ésaïe a dit que le Sabbat était le saint jour de l’Éternel et que l’on ne devait pas «agir selon sa volonté» en ce jour (Ésaïe 58:13). Car c’était le jour mis à part pour adorer Dieu.
La fidélité d’Israël à Dieu se mesurait à l’aune de sa fidélité au sabbat. Puisque le Dieu qui avait sanctifié le sabbat était le même qui avait appelé Israël à être saint.
L'Éternel parla à Moïse, et dit: Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur: Vous ne manquerez pas d'observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l'Éternel qui vous sanctifie (Exode 31:12-13).
Être saint, c’est être séparé par Dieu et pour Dieu. Comme Dieu a sanctifié le Sabbat, il sanctifie son peuple à l’heure actuelle.
Les saints objets
De même qu’un terrain ou un jour mis à part pour Dieu devient automatiquement saint et appartient exclusivement à Dieu, tout ce qui était mis à part pour Dieu était saint.
Les vêtements des prêtres étaient saints, et appartenaient à Dieu qui avait donné des instructions spéciales à propos de leur confection (Exode 28:2). Les offrandes que le peuple apportait au tabernacle étaient saintes, car elles ont été mise à part pour Dieu (Exode 28:38). Les prêtres utilisaient une huile spéciale dans leur fonction. Dieu a ordonné: « Ce sera pour moi l'huile de l'onction sainte, parmi vos descendants » (Exode 30:31). Personne d’autre ne pouvait utiliser cette huile qui a été mis à part pour Dieu.
Pour la construction du tabernacle, Dieu a exigé de chaque israélite le paiement d’une taxe appelée le «sicle du sanctuaire» (Exode 30:13, 24; Exode 38:24-26; Lévitique 5:15; Lévitique 27:3, 25; Nombres 3:47, 50; Nombres 7:13). Cet argent n’a pas été utilisé à des fins courantes. Des chercheurs pensent que c’était une pièce de monnaie entièrement différente du sicle habituel. De toute façon, cette taxe était sainte et elle appartenait à Dieu.
Le mobilier du tabernacle était saint. Dieu avait ordonné à Moïse de consacrer tout le mobilier du tabernacle. «Tu sanctifieras ces choses, et elles seront très saintes, tout ce qui les touchera sera sanctifié » (Exode 30:29).
Il y avait deux sortes d’objets : les objets saints et les objets non consacrés.[1] Le dernier groupe ne renfermait pas nécessairement des objets impurs, mais des objets qui n’ont pas été mis à part pour Dieu. Israël catégorisait les êtres et les choses en trois groupes:
1. Impur –C’était l’«interdit» que le peuple de Dieu devait éviter.
2. Pur – Les êtres et les choses consacrés à l’usage ordinaire et courant.
3. Saint – Tout ce qui a été mis à part exclusivement pour le service de Dieu.
Avant la conquête de Canaan, Dieu a donné àIsraël un ensemble d’instructions relatives aux arbres fruitiers.
1. Pendant les trois premières années, le peuple n’avait pas le droit d’en manger les fruits, par ils étaient cérémoniellement impurs.
2. «La quatrième année, tous leurs fruits seront consacrés à l'Éternel au milieu des réjouissances.» Les fruits de la quatrième année ont été mis à part pour Dieu. Ils étaient donc saints.
3. À partir de la cinquième année, «vous en mangerez les fruits». Les arbres étaient maintenant purs et prêts pour un usage commun (Lévitique 19:23-25).
Les lieux saints
Le tabernacle était saint parce qu’il était réservé à Dieu. Tous ses ustensiles étaient mis à part pour le service de Dieu. Le lieu de rencontre entre Dieu et le souverain sacrificateur s’appelait le lieu très saint.
Le premier temple de Jérusalem était également saint puisqu’il était réservé au service de Dieu et la propriété de l’Éternel. Mais dans une vision, Ézéchiel a vu la gloire de Dieu quitter le temple à cause des péchés d’Israël (Ézéchiel 10). Après le retrait de la gloire de Dieu, le temple n’était plus saint. En 63 av. J.-C., le général romain Pompée entra dans le lieu très saint et le trouva vide. Puisque Dieu n’y vivait plus, le temple n’était plus saint.
Une sainte tribu
La tribu de Lévi a été mise à part pour Dieu. La nuit avant qu’Israël ne quitte l’Égypte, un ange tua tous les premiers nés des égyptiens. Mais il épargna les premiers nés du peuple hébreu parce qu’ils suivaient l’ordre divin les exigeant de passer le sang d’un agneau sur le linteau de la porte de leurs maisons.
Deux faits singuliers devaient porter Israël à se rappeler de l’exode. Le premier est le «repas de la Pâque» célébré par toutes les familles juives chaque année en mémoire de la délivrance d’Israël de la domination égyptienne.
Le second était bien plus saisissant. Pour rappeler à Israël qu’il avait épargné leurs premiers nés, Dieu leur a ordonné:
Consacre-moi tout premier-né, tout premier-né parmi les enfants d'Israël, tant des hommes que des animaux: il m'appartient (Exode 13:2).
Le mot «consacrer» vient du mot hébreu qui se traduit par «sanctifier» ou «mettre à part». Tout premier-né de sexe masculin appartenait à Dieu. Mais en fin de compte, Dieu a choisi la tribu de Lévi pour représenter les premiers-nés de tout Israël. Cette tribu a servi l’Éternel à la place de la nation entière.
Voici, j'ai pris les Lévites du milieu des enfants d'Israël, à la place de tous les premiers-nés, des premiers-nés des enfants d'Israël; et les Lévites m'appartien-dront. Car tout premier-né m'appartient; le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d'Égypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël, tant des hommes que des animaux: ils m'appartiendront. Je suis l'Éternel (Nombres 3:12-13).
Dans Exode 29, Dieu précise la structure de la cérémonie de consécration des prêtres. Le mot «saint» est utilisé neuf fois dans ce chapitre. La tribu de Lévi a été consacrée à la place des premiers nés, devenant ainsi la propriété exclusive de Dieu.
► Quelle était l’importance d’une telle insistance de la part de Dieu sur le message de la séparation pour Israël? Pourquoi Paul a-t-il insisté sur ce message dans son adresse aux églises de Corinthe (2 Cor. 6:14-7:1) et de Thessalonique (1 Thessaloniciens 4-5)? Pourquoi ce message est-il important pour les croyants actuels?
Tous ces exemples (jour saint, lieux saints, etc.) montrent que le fait d’être saint, c’est être mis à part pour Dieu et nous aident à comprendre en quoi consiste une vie sainte aujourd’hui. Une personne sainte appartient entièrement à Dieu. Elle est mise à part pour les desseins de Dieu. Être saint, c’est être séparé du péché pour vivre pour Dieu.
[1]Certaines versions de la Bible utilisent le mot «profane» pour désigner les objets d’usage «communs», tandis que d’autres utilisent le mot «impur». Aucun des deux termes ne fait allusion à la souillure du «péché». Ils veulent dire simplement que l’objet n’a pas été «mis à part» pour un saint usage.
La sainteté est la séparation du péché
Puisque Dieu est saint, son peuple doit l’être aussi, car le pécheur ne peut pas avoir de relation avec ce Dieu saint. C’est pourquoi, le peuple saint se sépare de tout ce qui déplaît à Dieu.
Le Dieu saint déteste le péché
(1) Dieu a démontré sa sainteté lors du déluge.
Le monde que Dieu avait créé était «très bon», mais il a été corrompu par le péché; et lorsque Dieu regarda l’homme, il ne vit que la méchanceté dans son cœur.
L'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. L'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur (Genèse 6:5-6).
Noé et sa famille ont eu la vie sauve parce que Noé menait une vie sainte. «Noé était un homme juste et intègre dans son temps; Noé marchait avec Dieu » (Genèse 6:9). C’était un homme qui ne vivait pas dans le péché.
(2) Dieu a démontré sa sainteté lors de son jugement sur Nadab et Abihu.
Deux des fils d’Aaron ont été mis à part pour le service de Dieu. Après qu’ils ont souillé la sainteté du tabernacle, «le feu sortit de devant l’Éternel et les consuma : ils moururent devant l’Éternel» (Lévitique 10:2). Le Lévitique n’explique pas de manière détaillée le péché de Nadab et Abihu, mais Dieu a dit: « Je serai sanctifié par ceux qui s'approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple » (Lévitique 10:3). Il est du devoir des prêtres de Dieu de traiter le tabernacle comme saint. Nadab et Abihu pensaient pouvoir traiter le saint de la même manière que les choses profanes.
(3) Dieu a démontré sa sainteté dans son jugement sur Moïse et Aaron.
Moïse et Aaron ne rentrèrent pas dans la Terre Promise parce qu’ils n’ont «pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël» (Nombres 20:12). Puisque Moïse frappa le rocher auquel l’Éternel lui avait demandé de parler pour donner de l’eau, il fut tombé sous le jugement de Dieu pour n’avoir pas sanctifié Dieu aux yeux du peuple.
Dieu est saint, il ne peut donc ignorer le péché. À dix reprises, le Pentateuque appelle un péché une «abomination à l’Éternel», c’est-à-dire une chose que Dieu déteste. Le Dieu saint déteste le péché.
Le peuple saint déteste le péché
L’Éternel est un Dieu de sainteté et un Dieu d’amour. Mais le péché de l’homme a créé un problème. Comment un Dieu saint pourrait-il continuer sa relation avec l’homme pécheur? Comment allait-il démontrer son amour tout en restant fidèle à sa sainteté?
[1]Dieu a donné sa loi pour que son peuple puisse vivre dans la sainteté. La loi n’a pas été donnée pour rendre la vie difficile, mais pour encourager le peuple de Dieu à entretenir une bonne relation avec Dieu. C’est par la loi que le peuple de Dieu a appris ce qu’est la séparation du péché. Puisque le Dieu saint déteste le péché, le peuple saint doit avoir le péché en horreur.
Les auteurs du Nouveau Testament ont enseigné que la consécration à Dieu va de pair à la séparation avec le péché. Jacques a dit: «Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu » (Jacques 4:4). Vous ne pouvez être l’ami de Dieu et du péché, ni marcher avec Dieu et le péché simultanément. Une vie sainte impose que l’on soit séparé du péché.
Dans l’épître aux Romains, Paul s’adresse à un groupe de croyants qui pensaient que la grâce de Dieu leur permettait de pécher librement et volontairement. Ces croyants ont demandé: «Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce? » (Romains 6:15). La réponse de Paul était ferme et catégorique. «Loin de là! Ne savez-vous pas qu’en vous livrant à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez? » Il n’y a que deux choix:
1. Soit vous vous livrez au péché qui conduit à la mort,
2. Ou vous vous livrez à Dieu qui conduit à la justice (Romains 6:16).
Il n’y a que deux choix. Vous ne pouvez pas vous livrer à la fois au péché et à Dieu. Les chrétiens «affranchis du péché sont devenus esclaves de la justice» (Romains 6:18). En tant qu’enfants de Dieu, nous devons être séparés du péché.
Cette vérité est présentée par Paul en des termes pratiques exprimant la responsabilité du croyant en matière de l’évitement du péché volontaire. «De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté » (Romains 6:19).
Il est impossible de maintenir une amitié avec le péché en vivant pour Dieu, car la consécration à Dieu nécessite une distanciation par rapport au péché. Aucune relation simultanée avec Dieu et le péché n’est possible. Après avoir péché, Adam et Ève «se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin» (Genèse 3:8). L’union avec le péché a provoqué la séparation avec Dieu.
Le salut ne nous libère pas pour que nous vivions dans le péché, mais pour que nous puissions être saints. Le but du salut est d’amener le peuple de Dieu à la sainteté et le but de Dieu est de nous délivrer du péché et de nous réconcilier avec lui-même.[2]
Je voyageais en bus sur une montagne à Taiwan, lorsque je remarquai une falaise qui se terminait dans une rivière jusqu’en bas. Pensez-vous que je demandai au chauffeur du bus de s’approcher de la falaise en conduisant? Absolument pas! Je voulais rester le plus loin possible de la pente. De même, une personne sainte reste loin du péché. Dans tous les domaines de la vie, une personne sainte évite un mode de vie pécheur. Une personne sainte reste aussi loin du péché que possible tout en restant près de Dieu.
L’apôtre Pierre a dit: «Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis.» Que faire pour y arriver? En vivant une vie sainte. «Je vous exhorte […] à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme. Ayez au milieu des païens une bonne conduite » (1 Pierre 2:9-12). La vie sanctifiée que mène le peuple de Dieu est une marque de propriété. Le peuple saint reste loin du péché parce qu’il est un «peuple acquis», un peuple qui appartient à Dieu. Le désire d’une personne sainte est d’être la propriété exclusive de Dieu.
Paul a rappelé aux chrétiens de Corinthe que «les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu», énumérant ensuite quelques de ces injustes: «ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu.» Puis il leur a rappelé que «c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous.» Car ces chrétiens avaient grandi dans un milieu dépravé et avaient pratiqué ces péchés.
Mais Paul refuse de laisser les chrétiens dans cet état. Il ne dit pas: «Maintenant, vous êtes des chrétiens capables de pratiquer l’immoralité, l’idolâtrie, l’adultère, l’homosexualité, le vol, la cupidité, l’ivresse, etc.» Il dit au contraire: « Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ, et par l'Esprit de notre Dieu » (1 Corinthiens 6:9-11).
En fait, Paul se réjouit et semble dire: «Vous n’êtes plus ce que vous étiez! Vous n’êtes plus liés à ces péchés. Ayant été affranchis du péché, vous êtes maintenant la propriété de Dieu.» La sainteté est le fait d’être séparé du péché afin d’être consacré à Dieu.
Le but de la mort de Jésus n’était pas la réconciliation de l’homme avec le péché mais son affranchissement du péché.
R. E. Howard
[2]John N. Oswalt. Called to Be Holy: A Biblical Perspective(Nappanee, IN: Evangel Publishing House, 1999), 33.)
La sainteté est la consécration à Dieu
Ozias était un bon roi qui «fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel […] Il s’appliqua à rechercher Dieu [...] et Dieu l’aida contre les Philistins » (2 Chroniques 26:4-7). Ozias réussit durant son règne. Il étendit le territoire de Juda et récupéra les territoires que la nation avait perdus sous le règne des rois faibles. « Sa renommée s'étendit jusqu'aux frontières de l'Égypte, car il devint très puissant » (2 Chroniques 26:8).
Ozias était un roi puissant certes, mais la fin de son histoire n’est pas heureuse. Car «lorsqu'il fut puissant, son cœur s'éleva pour le perdre. Il pécha contre l'Éternel, son Dieu » (2 Chroniques 26:16).
Comment Ozias était-il parvenu à pécher contre Dieu? Qu’est-ce qui attira le jugement de Dieu sur Ozias? Le roi entra dans le temple pour offrir de l’encens sur l’autel. Ce faisant, il viola la règle de séparation du commun avec le saint. En conséquence, Dieu le jugea. Ozias fut frappé de la lèpre «jusqu’au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée comme lépreux, car il fut exclu de la maison de l'Éternel » (2 Chroniques 26:21).
Le roi Ozias n’avait pas commis de meurtre, de vol ou d’adultère. Il n’adorait pas les idoles ni consultait des sorcières. Il avait seulement violé la loi sur le sacré. Dans son orgueil, il voulut s’approcher du saint autel. «Son cœur s’éleva, et il pécha contre l’Éternel, son Dieu. »
Ozias n’était plus fidèle à Dieu. Le peuple de Dieu avait appris dans la Loi qu’il devait être séparé avec le péché. Toutefois, la séparation avec le péché seul n’est pas le but ultime de Dieu pour son peuple. Dieu nous a créés pour être en relation avec lui. Une vie sainte est donc une vie consacrée à Dieu.
Les livres historiques fourmillent d’exemples de personnes et d’objets qui ont été consacrés à l’Éternel. Josué fit une expérience similaire à celle de Moise avec le buisson ardent où Dieu a sanctifié lui-même un espace. «Et le chef de l’armée de l'Éternel dit à Josué: Ote tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint » (Josué 5:15).
Dieu ordonna à Israël lors de la prise de Jéricho de détruire toute la ville. «La ville sera dévouée à l’Éternel par interdit, elle et tout ce qui s’y trouve […] Mais tout l’argent et tout l’or, tous les objets d’airain et de fer, sont consacrés à l’Éternel, et entreront dans le trésor de l’Éternel » (Josué 6:17, 19). À l’origine, ces objets n’étaient pas saints, mais ils le sont devenus automatiquement après la déclaration de Dieu qui les a réclamés pour lui-même.
Avant de ramener l’Arche à Jérusalem, David demanda aux Lévites: «Sanctifiez-vous, vous et vos frères, et faites monter à la place que je lui ai préparée l'arche de l'Éternel, du Dieu d'Israël » (1 Chroniques 15:12). Les Lévites devaient se consacrés pour le service de Dieu.
La séparation avec le péché n’est pas le but ultime du peuple saint. Israël a été séparé des nations pécheresses environnantes afin qu’elle pût se consacrer à Dieu comme son peuple (Lévitique 20:26 et Exode 19:5). Lors de la dédicace du temple, Salomon fit cette prière: «Car tu les as séparés de tous les autres peuples de la terre pour en faire ton héritage, comme tu l'as déclaré par Moïse, ton serviteur, quand tu fis sortir d'Égypte nos pères, Seigneur Éternel » (1 Rois 8:53). Dieu a mis Israël à part d’entre les nations pour qu’il lui appartienne. Ce peuple a eu l’honneur d’être «l’héritage» de Dieu.
Pour mettre les corinthiens en garde contre toute alliance avec les incroyants, Paul leur a cité une déclaration d’Ésaïe: « C'est pourquoi, Sortez du milieu d'eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur » (2 Corinthiens 6:17-18). Dans ma jeunesse, je me souviens avoir entendu des sermons sur la sainteté et la consécration qui se sont terminés par ce verset. Les prédicateurs exhortaient le peuple de Dieu à rester «séparé de tout ce qui est impur».
Le message de séparation est souvent accablant, mais le verset continue pour proclamer une belle promesse! Nous nous tenons éloignés du péché afin d’être consacrés à Dieu. Paul termine avec une promesse: «Je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout puissant.»
Se séparer du mal ne dépouille pas le croyant de sa joie. Au contraire, cela le prépare à se réjouir de sa marche avec Dieu. Les chrétiens doivent être séparés du péché pour qu’ils puissent appartenir entièrement à Dieu. Les saints restent joyeusement loin du péché parce qu’ils savent que cette attitude leur permet de conserver une relation intime avec leur Père céleste.
Ce principe se voit dans les lois sur les aliments et les vêtements. Pourquoi Dieu a-t-il interdit la consommation de certains aliments ou le port de certains tissus? Ces lois devaient enseigner à Israël qu’elle était consacrée à Dieu. Elles indiquaient qu’Israël appartenait effectivement à l’Éternel. Dieu a dit à Israël: « Parce que tu as du prix à mes yeux, Parce que tu es honoré et que je t'aime » (Ésaïe 43:4). Quelle déclaration! La consécration d’Israël n’était pas une punition divine, mais le résultat de l’amour et de l’affection de Dieu qui leur a fait savoir que «vous m'appartiendrez entre tous les peuples» (Exode 19:5).
Cette idée est illustrée par le tabernacle. Ceux qui étaient rituellement impurs devaient restés «hors du camp». Les rituellement purs étaient «à l’intérieur du camp». Au milieu du camp, les prêtres offraient des sacrifices «dans le tabernacle». Seul le grand prêtre pouvait rentrer dans le lieu très saint. Cette disposition rappelait aux gens que le fait d’être séparé du péché nous permet d’être consacrés à Dieu. Ils pouvaient désormais mieux saisir le sens du fait d’être proche de la sainte présence de Dieu.
1 = A l'extérieur du camp (les impurs)
2 = A l'intérieur du camp (les purs)
3 = Le tabernacle (les sacrificateur)
4 = Le lieu très saint (le souverain sacrificateur)
En obéissant les lois de la séparation, le peuple a appris qu’il devait être saint dans tous les domaines de la vie et que Dieu a autorité sur toute vie.
[1]Lévitique 17-26 est appelé le «code de la sainteté». Ce code enseignait à Israël comment vivre en tant que nation sainte. Ces lois qui ont été inspirées par la sainteté de Dieu couvrent autant les détails de la vie du peuple que des principes généraux. Elles ont montré à Israël comment être saint dans un monde pécheur et vivre séparé du péché. Mieux encore, elles ont enseigné à la nation d’Israël comment doit-elle se consacrer à «l’Éternel, ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte» (Lévitique 19:36).
Dans Lévitique 20, Dieu a dit: «Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l'Éternel; je vous ai séparés des peuples, afin que vous soyez à moi » (Lévitique 20:26). «Je vous ai séparé des peuples.» Pourquoi? « Afin que vous soyez à moi.» C’était la consécration à Dieu.
Le mot hébreu traduit par «séparé» dans Lévitique 20:26 est le même qui est utilisé dans Genèse 1:4 pour décrire l’action de Dieu «séparant» la lumière avec les ténèbres. Il est impossible de fusionner la lumière et l’obscurité, car, elles sont complétement opposés l’une à l’autre. C’était ce même genre de séparation que Dieu exigeait d’Israël par rapport aux nations perverses.
Dieu a appelé son peuple à être complètement séparé du péché. Pourquoi? Pour qu’il lui appartienne complètement. Le code de sainteté montre que Dieu s’intéresse à tous les aspects de la vie de l’homme. La vie du peuple saint se trouve entièrement sous l’autorité de Dieu. La sanctification est le fait d’être consacré à Dieu sans réserve. Nous sommes séparés du péché pour appartenir à Dieu.
► Lequel vous semble le plus difficile: être séparé du péché ou être consacré à Dieu? Pourquoi?
Aucun détail de notre vie n’est trop insignifiant pour Dieu.
Oswald Chambers
La sainteté pratique: «Dans le monde, mais pas du monde»
Celui qui se sépare du mal est un puissant témoin dans le monde
Jésus a prié pour que ses disciples ne soient pas du monde, même s’ils sont dans le monde. Daniel a refusé de «se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait» (Dan. 1:8). Le peuple de Dieu se tenait depuis toujours à l’écart des péchés de la société. C’est ainsi qu’il a pu accomplir sa mission de témoin de Dieu dans le monde.
Israël a été appelé à être un «royaume de sacrificateurs», une nation sainte dont la mission était de conduire d’autres nations à Dieu (Exode 19:6). Quand Israël était fidèle à Dieu, elle a accompli efficacement cette mission. Rahab a dit: « la terreur que vous inspirez nous a saisis [...] Et nous avons perdu courage, et tous nos esprits sont abattus à votre aspect. » Pourquoi? Parce qu’Israël était une nation puissante avec une grande armée? Absolument pas! Mais parce que «l'Éternel, votre Dieu, qui est Dieu en haut dans les cieux et en bas sur la terre» (Josué 2:9-11). Lorsqu’Israël marchait dans la consécration, elle était un témoignage pour toutes les nations.
Ce principe se voit aussi dans la vie de Joseph. Puisque Joseph se tenait à l’écart du péché dans le pays d’Egypte, il devint un témoin auprès de Pharaon. « Trouverions-nous un homme comme celui-ci, ayant en lui l'esprit de Dieu ? » (Genèse 41:38). Si Joseph avait vécu comme les Égyptiens, il n’aurait jamais eu l’occasion de témoigner devant Pharaon.
Jésus a prié pour que ses disciples soient dans, mais pas de ce monde. Cette déclaration a été parfois mal comprise par des chrétiens voulant mener une vie de piété et de vigilance. Ils pensent à tort qu’être «dans ce monde» est un mal nécessaire que le peuple de Dieu doit endurer sur le chemin du ciel.
Cependant, après avoir déclaré que ses disciples ne sont pas de ce monde, Jésus a dit : «Comme tu m’a envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde» (Jean 17:16-18). Jésus a prié pour que l’œuvre de ses disciples soit efficace dans le monde, et pour qu’ils ne soient pas «du monde» pendant qu’il les envoie «dans le monde». C’est en restant séparés du péché que nous pouvons réaliser notre appel à transformer le monde. En tant qu’enfants de Dieu, nous pouvons être sel et lumière pour ce monde pécheur.
Les apôtres savaient qu’une vie sainte est un témoignage pour le monde. Pierre a invité les croyants à mener une vie pieuse en témoignage aux incroyants:
Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera (1 Pierre 2:12).
Paul, écrivant à Tite, le pasteur de l’église de l’île de Crète qui évoluait dans une société fortement paganisée, lui dit que les chrétiens doivent vivre pour «faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur» (Tite 2:10). Comme les chrétiens vivaient une vie sainte, leur comportement servirait d’«ornements» à l’Évangile, le rendant ainsi plus attrayant aux inconvertis de ce monde.
Paul a recommandé aux chrétiens de Philippes de vivre dans la piété. Ces derniers devaient rester à l’écart du péché. Ils devaient être «irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde» (Philippiens 2:15).
Alors que le peuple de Dieu mène une vie sainte, ils «brillent comme des flambeaux dans le monde». La vie des enfants de Dieu devrait être un puissant témoignage qui brille dans ce monde de ténèbres. La séparation du péché n’est pas la tentative d’un légaliste cherchant à «gagner le salut». C’est ce qui nous permet de répondre à l’appel de Jésus d’être «la lumière du monde» et «le sel de la terre» (Matthieu 5:13-14). Car les mains sanctifiées sont de puissants témoins dans ce monde.
Quelques principes découlant de la doctrine de la séparation
Pour de nombreuses personnes, la «séparation avec le monde» est une liste de choses à faire et à ne pas faire. Ils la définissent comme une liste de règles. Plus d’un résument la séparation en une liste de vêtements à ne pas porter, d’endroits à ne pas fréquenter et de divertissements à éviter.
Il va de soi que les saints ne portent pas certains accoutrements ni visitent certains endroits, car ils désirent plaire à Dieu en toutes choses, mais la séparation avec le péché et la consécration à Dieu sont bien plus qu’une liste de règles.
Un problème qui se pose en définissant la séparation uniquement par une liste de règles est que les règles changent avec le temps, souvent sans explications plausibles. Telle église adopte tel règlement pour se séparer du monde, telle autre église adopte un code différent. Dans ce cas, la meilleure approche consiste à énoncer des principes bibliques intemporels et valables pour toutes les cultures.
En tant que chrétiens, notre style de vie devrait refléter notre soumission à la Parole de Dieu et la direction du Saint-Esprit. Si nous voulons être consacrés à Dieu comme «son peuple acquis» (1 Pierre 2:9), nous obéirons volontiers à l’enseignement de sa Parole.
Bien que de nombreux aspects de la vie moderne ne soient pas explicitement traités dans la Bible, il est possible d’y trouver des principes pour nous guider en la matière. Quels sont les principes qui devraient guider le style de vie des saints?
(1) Le principe de modestie
Le principe de modestie stipule que la tenue et l’attitude du croyant doivent honorer Dieu et qu’il doit éviter tout ce qui déshonore son Seigneur. La tenue vestimentaire et le comportement du croyant doivent être guidés par son désir de glorifier Dieu.
Dans toute la Bible, la nudité inspire le dégoût. Après avoir péché, Adam et Ève ont eu honte car «ils reconnurent qu’ils étaient nus» (Genèse 3:7). Alors «ayant cousu des feuilles de figuiers, ils s’en firent des ceintures». Puis, après son entretien avec le premier couple, Dieu « les fit des habits de peau, et il les revêtit» (Genèse 3:21).
Le reste de la Bible présente aussi la nudité comme signe de l’opprobre (Osée 2:3; Ézéchiel 23:29). Les prophètes l’ont même utilisé comme symbole du jugement de Dieu (Ésaïe 20:1-4; Osée 2:3; Ézéchiel 23:29). Les vêtements que porte le peuple de Dieu doivent prouver que la norme de modestie établie par Dieu est respectée. La nudité doit nous inspirer du dégoût comme elle a été un symbole de honte pour les prophètes de Dieu. Il faut que nos vêtements témoignent que nous sommes le peuple saint et pur de Dieu.
La modestie dans la Bible incluait une distinction entre les sexes. Si la Bible ne précise pas le genre de vêtements que les Israélites devraient porter, elle montre que Dieu les exigeait de porter des vêtements qui permettaient de distinguer nettement le sexe des personnes (Deutéronome 22:5).
Le Nouveau Testament enseigne que les disciples doivent montrer par leur parure qu’ils sont le peuple de Dieu. Paul parle de deux types de parures:
Je veux aussi que les femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses,[1] ni d'or, ni de perles, ni d'habits somptueux, mais qu'elles se parent de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu (1 Timothée 2:9-10).
Paul interdit toute extravagance et excessivité dans les parures, les bijoux et les vêtements. En même temps, Paul salue la parure des «bonnes œuvres» qui conviennent «à des femmes qui font profession de servir Dieu». C’est la parure des «bonnes œuvres» que les chrétiens doivent rechercher.
L’enseignement de Paul montre la relation entre la parure extérieure et l’être intérieur. Dans cette section de l’épître, il aborde la prière dans l’église. Il dit à Timothée comment les chrétiens doivent prier, et répond aux préoccupations de chaque sexe séparément.
Paul écrit que les hommes devraient prier «sans colère ni mauvaises pensées». Nous ne devons pas entrer dans la présence de Dieu dans un esprit de colère. Paul écrit que les femmes doivent prier animées d’un esprit de modestie et de soumission qui se reflétera même dans leurs vêtements et leurs parures. Nous ne pouvons pas entrer en la présence de Dieu avec un esprit d’orgueil et de vanité. Le peuple saint se revêt de l’esprit de modestie dans tous ce qu’il entreprend.
Pierre a établit la même relation entre l’apparence extérieur et l’être intérieur.
Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d'or, ou les habits qu'on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris (1 Pierre 3:3-5).
Comme Paul, Pierre identifie deux types de parures. Il interdit la parure extérieure faite de coiffures, de bijoux et de vêtements extravagants, et encourage l’adoption de la parure intérieure «d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu». Le peuple saint se soucie davantage d’être «d’un grand prix devant Dieu» que de gagner l’approbation du monde. «Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu».
La consécration des chrétiens doivent se voir dans la manière qu’ils se divertissent. Paul nous dit que les pensées du chrétien doivent orienter vers les choses qui le rendront semblable à Christ davantage.
Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées (Philippiens 4:8).
Tous les domaines de la vie du peuple saint sont contrôlés par Dieu. En lisant Lévitique, on peut voir aucun détail n’est trop insignifiant pour Dieu. Tout compte pour lui! Ce n’est pas que Dieu soit un tyran voulant exercer un contrôle absolu sur ses enfants, c’est parce qu’il est un Père aimant qui se soucie de tous les aspects de la vie de ses enfants. Notre Père céleste ne veut pas que ses enfants portent des vêtements qui déshonorent le corps qu’il a créé avec amour. Notre Père céleste ne veut pas que ses enfants nourrissent leurs esprits de divertissements qui inspirent des pensées impures et infâmes. Nous sommes «un peuple acquis» et Dieu se soucie de tous les aspects de notre vie.
► En appliquant le principe de modestie dans votre culture, quels domaines (vestimentaire ou mode de vie) représentent un défi pour appliquer la modestie?
(2) Le principe de l’intendance
Le principe de l’intendance affirme que tout ce que nous avons appartient à Dieu. Si nous sommes enfants de Dieu, nous utiliserons notre argent et nos ressources d’une manière qui l’honore.
Au XVIIIe siècle, certains chrétiens suivaient un code vestimentaire strict. Ils refusaient de porter tout vêtement éclatant ou garni de boutons brillants. Les hommes ne portaient pas de cravates et rien d’autre que des vêtements de tissu gris. Apparemment, ils étaient très modestes.
Cependant, John Wesley, dans un sermon prêché sur la tenue vestimentaire, se plaignit de l’apparence de la piété de ces contemporains. Alors que leurs vêtements étaient simples en apparence, certains chrétiens violaient systématiquement le principe de l’intendance. Ils voyageaient de Londres à Paris pour acheter les articles les plus couteux pour leurs vêtements. Ils achetaient uniquement des tissus de couleur grise certes, mais ils s’offraient des tissus couteux afin de faire étalage de leur richesse. Ils étaient modestes, mais pas de bons administrateurs de l’argent de Dieu.[2]
Wesley insistait beaucoup sur le fait que la séparation avec le monde implique le fait d’être un bon administrateur de l’argent que Dieu nous confie. Il a prêché que les saints ne doivent pas gaspiller de l’argent dans des accoutrements extravagants. Il est possible de porter des vêtements modestes en faisant le mauvais choix. Paul dit que le chrétien ne doit pas se parer d’«habits somptueux» (1 Timothée 2:9).
Le principe d’intendance n’implique pas toujours le refus de s’acquérir du plus couteux. Parfois, les vêtements de bonne qualité et durable coûtent plus cher. Certaines églises économisent 100 $ en installant une plomberie bon marché - puis dépensent plusieurs centaines de dollars pour en réparer les fuites! Ce n’est pas une bonne intendance.
Le principe de l’intendance dit: «Nous sommes les administrateurs de l’argent que Dieu nous a confié, nous devons donc l’utiliser à bon escient. Nous devons utiliser les talents que Dieu nous a donnés pour sa gloire. Tout ce que nous faisons doit l’honorer. »
► Appliquez le principe de l’intendance dans votre culture. Comment vos églises peuvent-elles faire une meilleure gestion des ressources de Dieu?
(3) Le principe de la tempérance
Le principe de la tempérance affirme que nous ne permettrons pas aux «choses» (même les bonnes) de contrôler nos vies. Vivre «dans» le monde sans être «du» monde est un véritable défi! Car, le monde offre de nombreux avantages intéressants. Mais une vie sainte requiert de la tempérance ou la modération même dans ces situations.
La nourriture en est un exemple. La faim est un appétit naturel, et non un péché. Paul a écrit que nous devons manger à «la gloire de Dieu» (1 Corinthiens 10:31). Manger n’est pas un péché. Cependant, le glouton sans maîtrise de soi ne mange pas à la gloire de Dieu. Le monde mange pour l’autosatisfaction. Si je ne maitrise pas mes habitudes alimentaires, je suis «du monde». C’est pourquoi, je dois manger «pour la gloire de Dieu». Pour y arriver, je dois me maîtriser tout en appréciant les mets succulents que Dieu a créés.
Les corinthiens croyaient pouvoir commettre l’immoralité sexuelle parce qu’ils étaient les enfants spirituels de Dieu et que le corps n’avait plus d’importance. Ils disaient: «Les aliments sont pour le ventre ; et le ventre pour les aliments.» Ces croyants avaient adopté l’idée de leur culture selon laquelle le corps peut avoir tout ce qu’il veut.
En réponse, Paul cite textuellement la thèse des corinthiens avant de réfuter les faux enseignements qui la sous-tendent. «Tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoique ce soit». «Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme l’autre. » (1 Corinthiens 6:12-20). Il poursuit pour dire: «Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ?» Puis, il conclut par ces déclarations: «Vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. »
Le principe de Paul est le suivant : le croyant doit se maitriser même dans la légalité. Dieu a autorité sur tous les aspects de la vie du chrétien, même sur son cor Psaumes Tout ce que nous faisons doit honorer Dieu. Pour cela, nous devons vivre avec tempérance.
Comment appliquer ce principe dans la vie quotidienne? Se maîtriser dans le domaine du manger et du boire ou du divertissement. Puisque je suis saint, je «ne me laisserai asservir par quoique ce soit». Même un divertissement inoffensif non contrôlé est nocif. Le principe de la tempérance préconise la maîtrise de soi en tout.
Laisse-moi donner un témoignage personnel. Je veux que vous sachiez que je n’essaie pas de vous l’imposer comme la norme! Cet exemple sert à illustrer l’interaction entre ces principes et les faiblesses individuelles ou la personnalité.
J’avais fait l’acquisition d’un nouvel ordinateur qui avait un jeu appelé ‘Tetris’. Ce jeu est pratiquement inoffensif, car il n’est ni violent ni sensuel. Il s’agit d’un simple puzzle. Mais j’ai vite compris que j’étais «asservi» par ce jeu! Lorsque je devais travailler, j’étais en train de jouer. Parfois, je me disais: «Je vais prendre une pause de travail et jouer un peu de Tetris.» Trente minutes après, je disais: «Je veux faire une autre partie.» Une heure plus tard, j’étais toujours en train de jouer. Enfin, Dieu me rappela le principe de la tempérance. «Tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoique ce soit.»
Pour cette raison, je résolus de désinstaller le jeu Tetris sur mon ordinateur. Est-ce une «règle» biblique? Non! Le mot Tetris n’apparait nulle part dans la Bible! Mais pour moi, le principe de la tempérance m’imposait l’obligation d’éviter ce jeu qui commençait à m’asservir.
Les principes sont plus généraux que les règles. La Bible n’interdit pas de jouer le Tetris. Si Tetris est votre jeu préféré, vous n’avez pas besoin de l’abandonner à cause de ce témoignage. Mais en raison de ma propre faiblesse, Tetris m’est un piège. Le chrétien voulant mener une vie sainte, doit demander à Dieu: « Comment puis-je vivre d’une manière qui te soit agréable? »
► Appliquez le principe de la tempérance dans votre culture. Dans quels domaines dans votre vie avez-vous la difficulté à maintenir l’équilibre biblique?
(4) Le principe de bienséance
Lorsque Timothée, fils d’un père grec et d’une mère juive, rejoignit Paul et Silas dans leur voyage missionnaire, Paul exigea à Timothée de se faire circoncire pour que le ministère de ce dernier soit efficace (Actes 16:3). Mais quelques temps avant, Paul avait refusé de circoncire Tite, un converti grec (Galates 2:3). L’attitude contradictoire de Paul dans ces situations enseigne un principe important pour le ministère.
Dans le cas de Tite, Paul défendait la vérité selon laquelle nous sommes sauvés par la grâce et par le moyen de la foi seule. Dans ce cas, le fait d’exiger à un Gentil converti de suivre la loi juive poserait problème au message de la liberté chrétienne. Paul s’opposait fermement contre ceux-là qui voulaient que Tite se fasse circoncire (Galates 2:1-6). En outre, l’église de Jérusalem avait reconnu que la circoncision n’était pas une obligation pour les non-Juifs convertis (Actes 15).
Dans Actes 16, Paul demanda à Timothée de se faire circoncire. Pourquoi? Ce n’était pas au nom du salut, mais pour un ministère efficace dans les synagogues.
► Lisez 1 Corinthiens 9:19-23
Paul a illustré ce même principe dans le livre de Corinthiens. Pour l’amour de l’Évangile, il était prêt à faire des sacrifices dans des domaines sur lesquelles l’Écriture ne disait pas grand-chose. Loin de compromettre ses convictions, il a préféré de sacrifier ses libertés pour le bien du ministère.
L’expérience de Paul donne lieu à un principe important pour les chrétiens. Telle action peut convenir à telle situation et ne pas l’être à une autre. Pour un ministère efficace, un dirigeant peut, selon le cas, renoncer à certaines «libertés» sans porter atteinte à ses propres convictions. Dans tous les cas, ces libertés seront liées notamment à des convictions personnelles et de pratiques culturelles, mais jamais à des principes bibliques.
Gary est missionnaire en Afrique. Il laisse pousser sa barbe à volonté. Dans ce pays, la barbe symbolise l’âge et l’autorité. Le chef de tribu porte toujours une longue barbe. Par sa barbe, Gary finit par gagner le respect de ceux qu’il essaie d’évangéliser. Il porte une barbe en raison du principe de la bienséance.
Rick est missionnaire en Asie. Dans le pays où il travaille, la barbe est un signe de négligence et de l’insouciance. Peu de temps après son installation dans le pays, voyant la barbe affecterait son ministère, Rick se rasa au nom du principe de la bienséance.
La barbe est-elle la clé de l’efficacité ou pas? Elle n’y est pour rien! Les deux hommes ont juste appris à suivre le principe de la bienséance, leur permettant de poser l’action la plus convenable au contexte dans lequel où Dieu les a placés?
► Avez-vous déjà été obligé de sacrifier vos libertés personnelles au nom du principe de la bienséance pour atteindre les gens autour de vous pour Christ?
(5) Le principe de responsabilité: à qui dois-je rendre compte?
Je demande souvent à mes étudiants: « Préférez-vous des règles ou des principes pour votre manuel de dortoir? » Ce à quoi ils répondent généralement: «Nous préférons les principes!»
Je demande ensuite: «Lequel est plus facile à respecter: une règle qui dit:« Les lumières doivent être éteintes à minuit.», ou un principe qui dit:« Vous vous préparez pour le ministère. Il faut vous coucher assez tôt pour que vous soyez prêts et en pleine forme pour les cours le lendemain.»? Les étudiants ne tardent pas à comprendre que les principes exigent beaucoup plus que les règles.
Les principes peuvent être difficiles. L’une des clés est d’aborder la question en tant que peuple consacré à Dieu. Il est impossible d’avoir une règle vous fixant la quantité de nourriture à consommer et qualifiant d’excès de table tout autre surplus. L’essentiel est de me rappeler que je suis responsable devant Dieu de ma maîtrise de soi.
Un employé de bureau nécessite de jolis costumes. Par contre, celui qui s’achète un joli costume pour le porter dans les champs s’avère être un mauvais intendant!
Dieu donne différentes convictions à différentes personnes en fonction de leur ministère, de leurs antécédents et même de leurs faiblesses. Nous ne sommes pas tous pareils. Nos frères et sœurs peuvent avoir des convictions en matière de style de vie. Tant que les différences ne contredisent pas les enseignements des Écritures, elles peuvent être un signe de liberté chrétienne selon la Bible.
Pour cette raison, je dois me souvenir de deux choses:
1. Je ne dois pas juger le cœur d’un autre croyant. Chacun rendra compte à Dieu sur la manière qu’il a géré sa vie et sa séparation avec le monde (Romains 14:4).
2. Je dois sonder mon propre cœur, puisque je rendrai compte à Dieu de ma vie et de ma séparation avec le monde.
[1]Le mot «tresse» confond parfois les lecteurs. Les coiffures extravagantes en vogue à l’époque de Paul se caractérisaient par des tresses ornées. Le principe de Paul ici est que «les femmes doivent se parer de modestie et non de fantaisie recherchée».
[2]John Wesley, “On Dress” from The Works of John Wesley, (Grand Rapids: Baker Books, 1996).
Ils ont trouvé le secret - Le comte Zinzendorf et les Moraves
Au XVIIIe siècle, un groupe de chrétiens moraves s’enfuirent en Allemagne pour échapper à la persécution dans leur pays. Ils s’installèrent sur le domaine du comte Nikolaus von Zinzendorf[1] qui devint leur leader. En l’espace de quelques années, plus de 300 moraves vinrent habiter sur son domaine situé à Herrnhut.
Les Moraves étaient fortement attachés à la sainteté. Ils vécurent une vie simple guidée par les principes de l’Écriture et furent connus pour leur assiduité dans l’étude de la Bible et leur engagement dans la prière. En 1727, les Moraves entamèrent une réunion de prière de vingt-quatre heures par jour qui dura plus d’un siècle.
Les Moraves s’efforçaient de mener une vie entièrement consacrée à Dieu. Quel a été le résultat d’une telle consécration? Ils ont été puissamment utilisés par Dieu.
Les Moraves ont eu une influence majeure sur les autres chrétiens. Un missionnaire morave, Peter Boehler, joua un rôle important dans la conversion de John et Charles Wesley. Quelques semaines après que John Wesley eut obtenu l’assurance du salut dans la chapelle morave de la rue Aldersgate, il se rendit à Herrnhut pour en savoir plus sur l’expérience spirituelle de ces croyants dévoués. De Wesley à William Carey, de nombreux chrétiens engagés ont été influencés par la quête de sainteté des Moraves.
En outre, les Moraves ont été de puissants témoins de l’évangile à travers le monde. Après le début de la réunion de prière de 1727, en l’espace de six mois, vingt-six jeunes Moraves s’étaient portés volontaires pour le service missionnaire, à une époque où les missions étrangères protestantes étaient quasi-inexistantes. Au XVIIIe siècle, ce groupe restreint de croyants consacrés envoyèrent plus de 300 missionnaires, parmi lesquels se comptent les premiers missionnaires protestants. Dieu peut utiliser les chrétiens consacrés à lui pour changer la face du monde.
(1) La sainteté est l’état d’un objet ou d’un être qui est mis à part pour Dieu.
Le sabbat, un jour saint
Les ustensiles du tabernacle, des objets saints
Les lieux saints
Une tribu sainte, la tribu de Lévi
(2) La sainteté c’est être séparé du péché. Dieu déteste le péché, le peuple de Dieu doit aussi avoir le péché en horreur.
(3) La sainteté c’est être consacré à Dieu. Le but de la séparation avec le péché est la consécration à Dieu.
(4) Le peuple saint reste loin du péché. Vivre près de Dieu impose l’obligation de vivre loin du péché.
(5) La sainteté a fait d’Israël le témoin de Dieu dans le monde. La sainteté rend les chrétiens capables de proclamer le message de Dieu dans le monde.
(6) La séparation que prône la Bible commence dans le cœur.
(7) Les principes de la doctrine de la séparation du monde sont:
Le principe de la modestie
Le principe de l’intendance
Le principe de la tempérance
Le principe de la bienséance
Le principe de la responsabilité
Exercices de la leçon
(1) Identifiez un domaine de la vie courante pour lequel la séparation reste un défi pour les chrétiens de votre entourage. En utilisant les principes de ce chapitre, écrivez un essai de 1 ou 2 pages montrant comment les chrétiens peuvent s’y prendre pour se séparer du péché et se consacrer à Dieu sur la question que vous avez choisie.
(2) Les étudiants doivent mémoriser 2 Corinthiens 6:16-18 pour le réciter au début de la prochaine séance.
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